Communiqués

La junte continue de cibler les organisations qui participent au Hirak

Le mouvement Rachad a appris avec regret et indignation la condamnation à deux ans de prison de Fethi Gheras, chef du Parti du Mouvement Démocratique et Social (MDS), en raison de ses opinions politiques. Cette condamnation a été suivie par le placement de Mohcine Belabbas, chef du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), sous contrôle judiciaire, ainsi que des arrestations dans l’entourage d’Ali Belhadj pour le harceler et l’empêcher d’exprimer ses opinions politiques.

Le mouvement Rachad condamne ces décisions arbitraires et les harcèlements visant à punir les partis et les politiques pour avoir adopter les revendications du Hirak, ce qui traduit sans aucun doute une persistance dans l’utilisation de la justice par la junte afin de continuer d’étouffer les organisations politiques et associatives opposantes, comme nous l’avons vu ces derniers mois, soit à travers des dissolutions, des menaces, ou en les qualifiant de terroristes.

Le but de cette répression du Hirak et des organisations qui y adhèrent, est de criminaliser l’activité politique et associative qui le soutient et de priver les citoyens de leur droit fondamental à la libre action politique ou associative, ce qui constitue une violation explicite de la constitution algérienne et des normes internationales que l’Etat algérien s’est engagé à respecter.

Le mouvement Rachad est solidaire de toutes les victimes de la répression du Hirak par la junte, que ce soit des individus, des associations ou des partis, et appelle les Algériens à s’unir entre eux et à se tenir aux côtés de tous les opprimés, quels que soient leurs opinions ou leurs projets politiques.

La seule solution au dilemme politique en Algérie est le remède préconisé par les Algériens, à travers le slogan qu’ils n’ont cessé de crier durant deux ans « État civil, pas militaire »: c’est-à-dire que le pouvoir revient aux civils qui se font concurrence dans un cadre juridique et institutionnel transparent et équitable, et il ne revient pas à des militaires et des généraux qui exercent la politique en cachette et se livrent une lutte entre eux régie par la loi de la jungle. La lutte des clans au sein de l’armée est une réalité qui perdure depuis 1962, mais ce qui a changé soixante ans après l’indépendance, c’est qu’il n’est plus possible de garder sous silence les conflits et la corruption qui règnent au sommet de l’armée à l’abris des oreilles et de la vue des subalternes dans l’armée et du reste des citoyens algériens. C’est pour cela que le mouvement Rachad souligne une fois de plus que la meilleure solution pour tous, y compris pour  l’armée et ses dirigeants, est  que les forces armées et de sécurité acceptent de se consacrer à leur mission constitutionnelle et laisser la politique aux civils pour qu’ils se concurrencent dans un système démocratique transparent.

Mouvement Rachad,


14 Janvier 2022