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Elections présidentielles du 7 septembre 2024 :

La prochaine farce électorale

Le régime militaire algérien prévoit d’organiser ce qu’il appelle des « élections présidentielles » le 7 septembre prochain, préparant ainsi un second mandat pour Abdelmadjid Tebboune.  La majorité du peuple algérien rejette ces mascarades électorales et leurs résultats, et l’a clairement exprimé par des slogans tels que : « Pas d’élections avec les gangs » et « Tebboune est un imposteur, amené par les militaires, il n’a pas de légitimité ».

Le mouvement Rachad considère que les prochaines élections sont vaines car elles sont ni libres ni équitables. Il n’y a aucun sens à des élections basées sur des lois promulguées par un parlement illégitime, supervisées par une Haute instance de surveillance électorale non indépendante et soumise aux diktats des moukhabarate, et arbitrées par un appareil judiciaire inféodé et soumis à la volonté des militaires.  Il n’y a aucun sens à des élections où les autorités militaires décident de la liste des candidats acceptés et rejetés, et qui se tiennent dans un climat où les libertés sont confisquées, les organisations et partis politiques réprimés, et les citoyens emprisonnés pour leurs opinions. Il n’y a aucun sens à des élections dans une situation où la presse est muselée, ses locaux scellés, et toutes les manifestations interdites, même celles en soutien à Gaza, en totale contradiction avec la position officielle du régime algérien soutenant la cause palestinienne, tout cela en violation flagrante de la constitution et des lois du pays.

Les élections sont un outil démocratique permettant au peuple de renouveler ses représentants dans un processus légal et institutionnel, transparent, libre, juste et  impartial. Cependant, pour le régime algérien, les élections ne sont qu’un camouflage pour perpétuer la dictature militaire. Elles sont gérées par des généraux qui violent la constitution et pratiquent la politique derrière les coulisses, des généraux divisés en clans qui s’entrebattent selon la loi de la jungle où ruse et tromperie règnent. Le conflit entre les factions du pouvoir est une réalité continue depuis l’aube de l’indépendance en 1962, et cela s’est clairement manifesté pendant le Hirak, conduisant à l’emprisonnement de plus de 150 officiers supérieurs, dont un tiers de généraux ayant occupé des postes élevés, aux commandements de régions militaires, aux directions des renseignements, de la gendarmerie et de la police, sans compter la fuite d’autres généraux, dont les plus célèbres sont un ancien ministre de la Défense et un commandant de la gendarmerie nationale. Ce conflit reflète l’expansion de la militarisation de l’État, et ce qui est frappant dans ces élections présidentielles est la promulgation d’un décret, la veille de l’annonce de la candidature de Tebboune, légalisant la mainmise de l’armée sur la haute administration publique civile du pays, dans un message clair sur la volonté des militaires de gouverner directement le pays.

Le climat international actuel et la tyrannie des ex-puissances coloniales sont sans doute préoccupants, mais le mouvement Rachad estime que ce n’est pas une justification pour la répression et la poursuite d’une politique de fuite en avant, mais ce contexte devrait plutôt être une raison supplémentaire pour accélérer la résolution du problème politique central en Algérie. Rien ne dissuade ou ne repousse la menace extérieure comme le fait la cohésion totale entre le peuple et son armée, comme nous l’avons détaillé dans une lettre précédente intitulée « Lettre ouverte à un frère de l’Armée Nationale Populaire »*.