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Communiqué : Rachad félicite le peuple Algérien pour le sursaut national du 22 février

Ce 22 février a été un jour historique pour notre pays. C’est le jour où tout le pays, de l’est à l’ouest, du nord au sud, a marché au même tempo, a vibré du même cœur, et a scandé avec la même indignation son rejet de la farce autant humiliante que surréaliste du cinquième mandat […]

Ce 22 février a été un jour historique pour notre pays. C’est le jour où tout le pays, de l’est à l’ouest, du nord au sud, a marché au même tempo, a vibré du même cœur, et a scandé avec la même indignation son rejet de la farce autant humiliante que surréaliste du cinquième mandat de Bouteflika.

C’est un jour historique par ce que les algériens, interdits injustement de manifester massivement depuis des décennies, ont brisé le mur de la peur, et ont imposé leur droit constitutionnel de manifester sans tuteur aucun. Des marches et des rassemblements massifs de citoyens, en majorité des jeunes mais aussi des participants issus de toutes les classes et de tous les segments de notre société, ont exercé leur droit à protester librement dans une grande sérénité et avec un sens du civisme et de la solidarité qui honorent l’Algérie et préfigurent l’ordre démocratique auquel aspire son peuple.

Le mouvement Rachad tient à rendre particulièrement hommage à la discipline non-violente qui a prévalu lors de toutes ces manifestations populaires. Le mot d’ordre répandu « silmiya », auquel appelle Rachad depuis sa création en 2007, la neutralisation par les manifestants eux-mêmes des rares tentatives de casseurs, les slogans de « chaab chorta khawa khawa » et le comportement civique et pacifique des citoyens vis-à-vis des forces de l’ordre ont fait que pas une vitre n’a été cassée.  La seule chose que le 22 février a cassé, c’est le mythe de la manifestation comme « danger » manipulé par la « main de l’étranger ». Rachad salue à cet égard l’attitude digne et responsable des policiers et leurs officiers qui, par leur respect des droits fondamentaux de leurs concitoyens, ont rendu estime à leur profession et ce qu’elle devrait être dans un véritable état de droit. Aussi, nous enjoignons toutes les forces de sécurité à continuer à veiller au respect des citoyens et à refuser toute manipulation ou même ordre qui toucheraient atteinte à l’intégrité physique des manifestants. L’Algérie ne vit plus dans le huis-clos et tout crime sera puni par la Loi.

Le 22 février est un sursaut national. Le peuple algérien, dont l’honneur a été marchandé à coups de crédits, de transferts sociaux, de logements et dernièrement de « cachir », et dont la peur a été longtemps manipulée par l’infâme « nous ou le chaos », a exprimé hautement clairement son rejet total et sa révulsion massive du cinquième mandat de Bouteflika vendu par les gangs au pouvoir. Mais, dans leur dignité retrouvée, les Algériens qui sont sortis ce 22 février ont exigé plus que la mise en vacance de Bouteflika. Ils ont appelé à la « chute du régime », « au départ du système », à un « changement radical » de façon pacifique, conscients qu’ils sont que les conditions qui devraient être réunies pour garantir des élections libres et transparentes n’existent pas, et qu’ils n’attendent rien des replâtrages d’un système agonisant faits par et pour les gangs qui ont capturé l’Etat Algérien.

Rachad appelle la classe politique algérienne dont les valeurs se retrouvent dans ce sursaut national à se rassembler dans l’immédiat autour d’un projet national visant à mettre en place une phase de transition démocratique, basée sur un consensus et un compromis, qui garantiraient la transition effective vers un Etat de droit en engageant des réformes profondes et réelles du système de gouvernance en Algérie. Secrétariat du Mouvement Rachad, 24 février 2019