1. «Dawla madania, machi askaria !» Pour les uns, un slogan des Frères musulmans. Pour les autres, un slogan des Laïcards pour expurger le système de gouvernance de toute référence à l’Islam. Pour le Hirak, un mot d’ordre fédérateur qui pose le bon diagnostic du mal algérien et propose la seule thérapie efficace.
2. «Dawla madania, machi askaria !» n’est ambigüe que pour ceux qui entretiennent l’ambigüité. Elle a un contenu clair et précis. Elle signifie que l’Etat en Algérie ne doit être ni policier, ni théocratique, ni laïcratique. C’est le fondement de l’Etat républicain démocratique.
3. «Dawla madania, machi askaria !» ne contredit pas «Djeich chaab, khawa khawa». Elle n’est pas dirigée contre l’Armée et ne vise pas de fragiliser l’Etat. Elle veut seulement défaire la mainmise de la hiérarchie militaire sur l’Etat et la société.
4. «Dawla madania, machi askaria !» est soummamienne par excellence, version hirakienne de la «primauté du politique sur le militaire». Le militaire devait être sous l’autorité du politique durant la révolution ; aujourd’hui, il doit être sous l’autorité du politique librement élu.
5. «Dawla madania, machi askaria !» ne prône pas la disparition de l’armée et des services de renseignement qui ont leur place dans un Etat de droit, ni l’exclusion des militaires comme acteurs constructifs dans la transition vers l’Etat de droit.
6. «Dawla madania, machi askaria !» prône un Etat inclusif où chaque citoyen, quels que soient son âge, son sexe, son appartenance ethnique ou linguistique, sa région, son idéologie, sa sensibilité politique, sera considéré comme un membre à part entière de la communauté algérienne.
7. «Dawla madania, machi askaria !» vise un Etat centré sur le citoyen jouissant de tous ses droits, qui aura son mot à dire sur les choix politiques de son pays, librement, sans contrainte ni par la violence d’une bande de galonnés, ni par la manipulation d’idéologues charlatans.
Abbas Aroua
26 février 2021
106ème Vendredi du Hirak
